jeudi 24 décembre 2009

identité nationale

En conclusion d'un discours aux accents cocardiers qu'il consacrait à l'"identité nationale française", M. Sarkozy, le 12 novembre proclamait " Ceux qui ne veulent pas de ce débat, c'est qu'ils en ont peur. S'ils ont peur de l'identité nationale française, c'est qu'ils ne la connaissent pas".

Si vous aviez eu le coeur à en rire, vous auriez pensé à cette chanson de Salvador "Nos ancêtres les gaulois..."
Mais cette proclamation qui rappelle une autre époque n'incite pas à rire.

La France que j'aime n'est pas celle de Déroulède et des "Croix de feu"
La nation n'est pas "un principe spirituel qui se nourrit de la beauté des âmes" (dixit M. Sarkozy). Elle s'est construite dans la révolte contre l'injustice, l'inégalité, le pouvoir régalien des nantis, un certain 14 juillet 1790. Parce que des représentants des provinces ont décidé de se "fédérer", de se donner des lois communes quelles que soient leur histoire, leurs traditions, leurs croyances. Le drapeau français n'est pas que cet étendard "qui s'est couvert de gloire sur tous les continents",- pas toujours au nom de la liberté, hélas-. Le blanc de la royauté, du pouvoir absolu, emprisonné par le bleu et le rouge des couleurs de Paris en révolte, c'est un symbole de liberté et d'égalité, de la vraie identité française. Je préfère rappeler cette réalité-là aux jeunes.
La nation française, c'est toujours cette agrégation d'hommes et de femmes qui décident de vivre ensemble sans distinction de race, de religion, de coutumes; qui espèrent vivre la liberté, l'égalité, la fraternité chères à l'histoire de la France. Ce ne sont pas que les "chrétiens, juifs et musulmans" auxquels M. Sarkozy s'adresse exclusivement comme si ceux qui ne croient pas (50% de la population en 2004) n'existaient pas..C'est l'ensemble des citoyens qui font la part entre leur spriritualité ( les athées en ont une , M. Sarkozy) et la règle de vie commune. Ce sont ces citoyens qui paient l'impôt pour participer à l'effort collectif d'amélioration de la vie de tous les jours (écoles, hôpitaux , routes, transports ....). Contribuer selon ses moyens, être aider selon ses besoins...
Méritent-ils cette qualité ceux qui,célébrité clinquante et fortune acquises, se hâtent de s'installer en Suisse ou ailleurs pour échapper à ce geste de solidarité citoyenne? Il ne semble pas que M. Sarkozy s'adresse aussi à eux quand il admoneste :" On ne peut pas vouloir bénéficier des droits sans se sentir obligé par les devoirs" Qu'ils donnent donc l'exemple....

Comment débattre de concepts aussi contradictoires? Les "petites gens" connaissent la France que veut bâtir M. Sarkozy, inégalitaire, mercantile, partisane...Et lui ne semble pas connaître la leur...


vendredi 27 novembre 2009

la loi Debré a 50 ans--Bilan

La loi Debré 50 ans après, l'heure du bilan
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50 ans, c'est un temps raisonnable pour établir un bilan...

Il va se trouver des gens qui se disent laïques pour faire l'éloge de cet acte politique et idéologique, y voir un acte d'"apaisement" de "réconciliation"...Alors que la loi du 31 décembre 1959 était l'aboutissement d'une reconquête; qu’elle était et demeure un acte de rupture avec les valeurs républicaines.

L'aboutissement d'une reconquête
Il faut mettre cette loi en perspective. Elle est en effet le point d'arrivée des efforts conjugués de l'Eglise Catholique et de ses alliés, les partis de droite, pour reprendre ce que la République leur avait enlevé avec les lois Ferry, Goblet et surtout la loi du 9 décembre 1905,la maîtrise et le contrôle séculaires de l'enseignement de la jeunesse, le pouvoir de conformer les esprits comme ils en avaient la prétention et l'habitude.

Janvier 1910...Après 5 ans d'escarmouches, les partis de droite passent à l'acte en déposant un projet de loi instituant la "répartition proportionnelle scolaire", c'est à dire le financement des établissements privés en fonction du nombre d'élèves. Les députés républicains rejettent ce projet au nom de l'unité de la Nation, de l'égalité des enfants devant l'instruction et du devoir de l'Etat d'y répondre avec une école laïque ouverte à tous .La République répond par un principe conforme aux lois de 1886 et de 1905 : " à l'école publique, fonds publics; à l'école privée, fonds privés"
Pendant 30 ans, l'Eglise Catholique et les partis de droite reviennent à la charge en associant à leur demande de financement de l'enseignement privé des campagnes de dénigrement de l'école laïque
Juillet 1940, en plein marasme, le Maréchal Pétain donne une première satisfaction à l'Eglise Catholique et son régime entame une politique hostile à l'école laïque
1944...Dès la libération du Pays, les deux partis de droite, MRP et RPF, prennent le relais. Ces partis, au pouvoir, soutiennent les campagnes de calomnie contre l'école laïque et les actions, y compris illégales, qu' initient les organismes de l'Eglise Catholique pour réclamer le financement de leurs écoles par l’Etat. En même temps, ils, restreignent les moyens de fonctionnement de l'enseignement public.
En 1951, ils parviennent à leurs fins en faisant voter, dans des conditions détestables eu égard aux règles démocratiques, les deux premières lois de financement de l'enseignement privé les lois Marie et Barangé.
C'est disent-ils " la brèche par laquelle le reste doit passer"
31 décembre 1959, le reste passe..L’Etat passe contrat avec les établissements privés, dans les faits avec la hiérarchie Catholique. Avec les lois successives (Pompidou, Guermeur, hier Carle), les établissements contrôlés par celle-ci sont financés par l’Etat avec une « égalité » qui leur est profitable par rapport à l’enseignement laïque. La « répartition proportionnelle scolaire » est acquise. On la nomme aujourd’hui « parité »

1910/1960… 50 ans d’une guerre impitoyable menée par l’Eglise Catholique et ses alliés les partis de droite, une guerre où tous les moyens sont bons, où tous les coups sont permis contre une école laïque vilipendée, insultée, maltraitée par ces partis quand ils sont au pouvoir.
Et dans quel but ?

Un acte de rupture

En votant cette loi Debré, la droite libérale vidait de son sens la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, fondatrice de la République laïque ‘ démocratique et sociale que les autorités religieuses n’ont jamais acceptée. Elle en attaquait les fondements.
On peut en dresser le bilan
La voie ouverte au communautarisme
En établissant des contrats entre l’Etat et des entités dont l’originalité était leur « caractère propre », donc ce qui les différencie dans la société, la droite rompait avec le principe essentiel de la République l’égalité des droits entre les citoyens. Plus exactement, elle en substituait un autre, l’égalité entre des communautés différentes par la religion, les traditions, la langue, le niveau social ……
La République avait construit une école où tous les enfants seraient traités à égalité, auraient accès à un savoir universel. La droite cléricale finançait sur l’argent de tous des écoles particulières.
Dans leur revanche, l’Eglise Catholique et cette droite oubliaient qu’ils n’étaient plus seuls. Pourtant mis en garde depuis 1951, ils ouvraient la boîte de Pandore
Voici des éléments comparatifs établis selon des sources incontestables (statistiques ministérielles et sites des entreprises privées d’enseignement) sur deux années, 2001 et 2009 et pour les seuls établissements sous contrat du premier et du second degré.
Ecoles juives En 2001 20105 élèves. En 2009, 38 000 pour 256 établissements
Ces écoles fonctionnent dans une communauté particulièrement fermée. comme l’avait souhaité il y a 20 ans le rabbin Sitruk
Ecoles protestantes Non apparentes en 2001 En 2009,8 écoles pour 2 760 élèves.
Ecoles régionales ( basques, bretonnes, catalanes, occitanes). En 2 001, 88 établissements sous contrat pour 6487 élèves. En 2 009, 210 établissements pour
12 012 élèves.
Ecoles catholiques . C’est le plus fort contingent (1961037 élèves) soit 95% de l’ensemble selon ses dirigeants. Une participation stable représentant 17% de la population scolaire d’ensemble On devrait dire plutôt « écoles sous contrôle et gestion de l’Eglise Catholique » car il semble que des établissements se banalisent, leur « caractère propre » s’atténuant malgré le rappel de la Hiérarchie Catholique à l’exigence missionnaire Cette possible mutation ouvre des perspectives nouvelles de singularité.
Avant d’y revenir, il faut noter la présence de 5 établissements musulmans ; ils étaient 3 en 2 001. Ils sont hors contrat à l’heure actuelle. Quelles sont les intentions de leurs dirigeants, l’UOIF surtout, que les déclarations de M. Sarkozy ne peuvent qu’encourager ? Préfèrent-t-ils garder leur indépendance et contraindre l’école laïque par leurs exigences (tenue, matières d’enseignement- nourriture), c'est-à-dire imposer leur vie communautaire au sein du service public ?
Il est évident que le jour où ils décideraient de demander le bénéfice de la loi Debré et de celles qui l’ont « améliorée », rien ne pourrait s’y opposer.

Constat: de l’évolution des établissements privés sous contrat se dégagent deux tendances. Une partie progresse, où le caractère propre – religieux ou régionaliste- est nettement affirmé. L’autre partie, de loin la plus importante, que gère l’Eglise Catholique, paraît plus ouverte, moins exigeante quant à son particularisme. et ses critères de recrutement Un autre clivage apparaît, de nature sociale. Et une autre forme d’inégalité. Les campagnes de dénigrement de l’école laïque aidant, des parents n’inscrivent pas leurs enfants dans ces écoles pour leur option religieuse, mais pour les soustraire à la « promiscuité des enfants du peuple », par définition mal élevés, pour être entre gens de bonne compagnie. La suppression de la carte scolaire doit permettre l’accélération du clivage. A l’école privée, les classes aisées ; à la laïque le reste..
Encore que….Prend corps depuis quelques années dans le camp ultralibéral une tentation , celle de privatiser ce qu’il restera d’intéressant dans la « laïque ».
Est-ce dans cette perspective qu’ une personnalité comme M. Bruno Poucet estime que la loi Debré « n’a pas encore épuisé toutes ses vertus » car à terme il ne devrait y avoir qu’ « une seule école pluraliste où la place des familles spirituelles, politiques etc, serait reconnue » M. Philippe Nemo, autre éminente personnalité qui avec MM Darcos, Bourgeois, Lemoine a initié un mouvement « Créateurs d’Ecoles », aujourd’hui « SOS Education », ne dit rien d’autre : « Les familles qui ont des savoirs différents, des échelles de valeur différentes, des choix politiques différents, des genres et des styles de vie différents, des projets professionnels différents, ne peuvent admettre pour leurs enfants une école enseignant à tous le même programme »

C’est donc clair. Voici ce que laisse entrevoir la brèche ouverte avec la loi Debré. Non à l’égalité de la jeunesse devant la connaissance. ! Non à la fraternité vécue dans une même école dès l’enfance !

Et cela au nom de la liberté ? Parlons-en

Quelle liberté de l’enseignement ?
Il faut démasquer la supercherie sur laquelle s’appuient Eglise Catholique et partis de droite depuis près de deux siècles, en jouant avec le sens de cette expression.
Elle comporte trois significations, la liberté de créer un établissement d’enseignement privé, la liberté, pour toute personne ou officine, d’enseigner ; la liberté des connaissances enseignées, leur indépendance, que Condorcet nommait l’enseignement universel.
S’agissant des deux premières acceptions de l’expression, la question a été tranchée au début du 20ème siècle. On n’y reviendra pas ici Cette liberté existe.. Si elle n’a pas été retenue, fort justement, comme un principe constitutionnel, aucun texte législatif, aucune velléité ne la remettent en cause. Il faudrait pour cela imposer un monopole de l’enseignement public .Il n’en est pas question… Quand le parti clérical hurle aux liberticides, il abuse l’opinion. La manifestation du 24 juin 1984 était un détournement de sens ; l’existence des établissements privés n’était pas en cause. Leur financement par l’impôt de tous oui.
On assiste là à un curieux raisonnement.qui est un autre détournement de sens. Parce que des entreprises privées d’enseignement devraient revenir à une situation logique, leur financement privé, on crie contre le « monopole de l’enseignement public » ! M. Debré, oubliant son devoir de réserve de Président du Conseil constitutionnel, déclare, quelques jours avant la décision de celui-ci sur la loi « Carle » : »Lorsqu’une liberté doit être aidée pour subsister, refuser cette aide, c’est refuser cette liberté » C’est inquiétant d’entendre à ce niveau confondre les notions de liberté et de droit. Défendre les libertés n’a jamais entraîné le droit pour chaque individu, ou organisme, de se voir garantir matériellement chacune de ces libertés..La liberté de la presse étant une liberté fondamentale, pourquoi tant de journaux en difficulté, pourquoi quiconque voulant créer son propre journal, ne prendrait-il pas M. Debré au mot et demanderait – et obtiendrait évidemment- le bénéfice d’une loi Debré bis qui, par « contrat d’association lui garantissant son caractère propre », lui assurerait le financement intégral de son journal par l’Etat ?
Pourquoi ne pas demander –et obtenir- ce bénéfice pour d’autres libertés aussi fondamentales comme la liberté de se déplacer, la liberté d’association ( je crée une association ; plus de cotisation ; c’est l’Etat qui paie…) ?
Le financement par l’Etat des établissements privés d’enseignement n’est pas un soutien à une liberté qui n’est pas menacée ; c’est un privilège.

Voyons le troisième sens de la liberté de l’enseignement, l’indépendance de l’enseignement des connaissances..Comment pourrait-elle être compatible avec le « caractère propre » d’un établissement. On se doute bien que les établissements répertoriés plus haut existent pour transmettre des enseignements qui leur sont particuliers. C’est bien l’apanage de l’enseignement laïque de ne subir aucune restriction de ce genre, aucune contrainte idéologique. La liberté de ce qui est enseigné est étrangère à tout endoctrinement .De ce point de vue, la seule école libre est l’école laïque.
N’est-ce pas la raison du mauvais procès dont ses adversaires l’accusent.
Ecole de l’Etat, elle serait au service de l’Etat..Pire, ses enseignants diffuseraient des théories « socialistes ».
C’est l’argument répétitif des pourfendeurs de l’école laïque pour justifier leur credo du pluralisme. Pour eux, école d’Etat égale monopole d’Etat égale endoctrinement de la jeunesse. Ils ne manquent pas d’audace. Le monopole d’Etat, l’endoctrinement de la jeunesse existent dans les dictatures. Je conseille à ces inquisiteurs d’un nouveau genre d’aller consulter les livres scolaires de l’Espagne franquiste, de l’Allemagne nazie. Ils verront ce qu’est le monopole d’Etat et l’endoctrinement de la jeunesse. L’école laïque s’enorgueillit d’enseigner Péguy comme Camus, Copernic, Darwin, comme Einstein..Elle est hermétique aux pressions politiques, aux options idéologiques. Cela n’est pas son rôle. Ces inquisiteurs oublient une chose essentielle, probablement parce qu’elle ne peut leur venir à l’esprit. C’est que l’enseignant laïque de l’Ecole Laïque laisse au vestiaire ses opinions, ses engagements quand il rentre en classe ; qu’il y est comptable de ses actes devant les élèves d’abord, leurs parents et son administration qui juge son travail ensuite

Que peut donc bien cacher cette hargne mensongère des adversaires de l’école laïque ? Que masque en réalité ce privilège accordé aux enseignements privés auquel Eglises et partis de droite sont si attachés ? Ils l’ont écrit. Désarticuler cette école laïque qui a installé et pratiqué l’égalité et la fraternité dans les forces d’avenir de la Nation
L’apothéose de la loi Debré ne serait-elle pas la destruction de l’Ecole de la République, et par là, celle de la République laïque, démocratique et sociale ?
La loi Debré serait « porteuse d’avenir » ? De cet avenir-là certainement

Guy Georges
26/11/2009

vendredi 20 novembre 2009

la chasse aux papillons

Très déroutant, notre chef de l'Etat Français. Il nous répète bien, depuis des années, qu'un croyant est supérieur à un non-croyant,que "la dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu'elle procède d'une démarche spirituelle, religieuse..."En clair, qu'un non-croyant ne sait pas bien distinguer le bien et le mal ....Dans son élan, il a même considéré que l'instituteur ne pouvait égaler le curé ou le pasteur, sans se rendre compte qu'un instituteur peut être croyant ; tant pis pour lui...Bref, le non-croyant est un être inférieur.
Et voilà que M. Sarkozy veut honorer Camus en l'envoyant au Panthéon. Pourtant, Albert Camus n'était pas croyant. Jean Daniel le cite :"j'ai le sens du sacré, mais je ne crois pas en Dieu". On peut faire confiance à Jean Daniel. Et le Panthéon est bien réservé "aux Grands Hommes" ?.
On s'interrogeait déjà au sujet de l'honneur fait à Guy Môcquet, lui aussi athée.
Paradoxe? Ou tout simplement confusion entre la reconnaissance des mérites des grands noms de notre histoire et la chasse aux papillons?

lundi 16 novembre 2009

Aidons M. Sarkozy à citer Jaurès

On n'est pas près d'oublier- je pense- l'affront fait à l'instituteur par le Chef de l'Etat, à St Jean de Latran le 20 décembre 2008:
"Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s'il est important qu'il s'en rapproche; car il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance"
Comme il aime citer Jaurès, il n'est peut-être pas inutile, pour sa culture , d'envoyer à Monsieur le Chef de l'Etat Français, cette citation :
"Ce serait la véritable faillite, la véritable abdication de la société civile qui proclamerait que l'Eglise seule est capable de donner à la conscience quelque lumière, à l'enseignement quelque hauteur et à la vie quelque noblesse"
Je vais le faire, d'autant plus qu'on ne timbre pas le courrier adressé à l'Elysée (rue du Fg St Honoré Paris 8 ème)
Si nous étions quelques milliers ,ça ne manquerait pas d'allure....

lundi 2 novembre 2009

Concours d'épithètes qui dit mieux?

A l'évidence, les adversaires de la laïcité font assaut d'imagination pour habiller celle-ci des horipeaux de la récupération.
C'est Mr Fontanet qui avait ouvert le filon en 1973 en qualifiant "sa" laïcité d'"ouverte" . En 1989, abondance de qualificatifs... Mr Baubérot et le Cercle Condorcet sont manifestement les champion du concours, laïcité "ouverte"- là, on copie, ça ne compte pas-; laïcité "nouvelle", "renouvelée", "moderne"-bravo! 3 à 0!! Mr Rollot ne veut pas être en reste, laïcité "plurielle". Mais Mgr Vilnet , à l'affût, prend l'avantage: laïcité "concordataire" -tiens, tiens!!!-
On se calme un peu ...Nouvelle manche avec MM Stasi et Chirac, leur laïcité est "apaisée" Puis pour Mr Sarkozy la laïcité qu'il fréquente ( cf. ses écrits et déclarations) est positive.
Et voici que Mr Fillon vient de se placer dans la compétition, à Rome, où il assistait en tant que chef du gouvernement à une cérémonie religieuse de béatification...Au nom probablement de la séparation des Eglises et de l'Etat..Inspiré certainement, il y a trouvé une laïcité "sereine"... Il tient la corde...
Bien sûr, ce concours imaginatif veut opposer la vérité à l'erreur de ceux qui prôneraient une laïcité archaïque, fermée,singulière, guerrière, négative, inquiète. Ah! il y a "concordataire" , la paix des braves, comme au temps du Premier Consul...
Répétons , répétons qu'il n'y a qu'une valeur universelle et permanente de la laïcité, celle qui réalise l'équilibre entre l'aspiration individuelle à toutes les libertés qu'ouvre la liberté de conscience d'une part, et d'autre part, les règles et limites qu'exige la vie en commun dans l'égalité des droits. Celle-là, l'authentique, n'a pas besoin d'èpithètes.

vendredi 23 octobre 2009

loi carle et Mr Debré

A propos de la loi Carle et de déclarations surprenantes
de Mr Jean-Louis Debré
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Deux phrases de la déclaration que Mr Debré aurait prononcée devant le congrès de l'UNETP reprennent deux contre vérités auxquelles cet homme politique n'échappe pas, pas davantage, je le crains, que le Président du Conseil Constitutionnel qu'il est. Ce qui est plus grave.
Ces deux phrases les voici.
"Toute disposition législative qui aurait pour effet de créer un monopole de l'enseignement public porterait atteinte au principe de liberté de l'enseignement"
"Je suis fils de l'enseignement public; j'ai compris à travers l'enseignement de mes maîtres qu'il y avait une liberté à défendre, la liberté de l'enseignement".
Il faut en finir avec ce tour de passe-passe qui octroie à des appétits idéologiques,sociologiques ethniques etc... le label de la "liberté de l'enseignement"
Qu'est-ce que la liberté de l'enseignement, c'est à dire un enseignement libre?
C'est un enseignement à l'abri des tutelles, contraintes doctrinales ou politiques. C'est un enseignement laïque qui forme les esprits et ne les conforme pas .
De ce point de vue, les maîtres de Mr Debré ont défendu la liberté de leur enseignement, dans le droit fil de la lettre de Jules Ferry aux instituteurs. Ceux-ci n'y dérogent pas.
Les adversaires de cette liberté fondamentale lui en ont substitué une autre, celle d'être libre de créer leurs propres établissements privés d'enseignement. Contrairement à ce qu'affirme Mr Debré, la République n'a jamais interdit ni empêché la liberté pour toute personne, religion , mouvement particulier de créer ses propres établissements "libres", donc privés Il n'y a jamais eu, il n'y a pas de monopole ni tentation de vouloir instaurer un monopole. L'affaire a été tranchée en 1905
Les républicains convaincus , comme les défenseurs de la laïcité de l'Etat ont seulement contesté que ces établissements "libres" assurent leur gestion avec l'argent public.
Oserai-je, dans cet esprit, rappeler à Mr Debré cette déclaration de son père- puisqu'il le cite- à la tribune de l'Assemblée avant le vote de la loi qui porte son nom:
"Il n'est pas concevable pour l'avenir de la Nation qu'à côté de l'édifice public de l'Education Nationale, l'Etat participe à l'élaboration d'un autre édifice qui lui serait en quelque sorte concurrent et qui marquerait, pour faire face à une responsabilité fondamentale, la division absolue de l'enseignement en France"
Mille regrets, Mr Michel Debré;.la loi "Carle" est une nouvelle pierre à cet "autre édifice".
Guy Georges 23/10/2009

jeudi 22 octobre 2009

laicité à géométrie variable

Je reviens à l'excellent article de Mr Mounia Bouzar cité dans un précédent message (la burqha, le voile, la république) pour en extraire cette phrase-clé: "Lorsque la religion musulmane est en cause, chacun perd son latin et n'applique plus ses critères de raisonnement habituels".
En témoignent deux attitudes radicalement opposées au sujet de l'islam et qui nous intéressent parce qu'elles prétendent toutes deux se référer à la laïcité. L'une, vieille de 20 ans déjà , initiée par J. Baubérot, reprise par M. Stasi dans son rapport, entend faire à la religion islamique une place égale aux autres dans "l'espace public"; ils ont affublé cette déviation de la laïcité d'épithètes , "ouverte", "apaisée" aujourd'hui "positive". L'autre se prévaut de la laïcité pour demander d'éradiquer carrément l'islam de notre société; cette attitude est exprimée de façon outrancière par un journal "riposte laïque" qui cloue au pilori tout ce qui n'est pas sur sa ligne.La laïcité ne se retrouve dans aucune des deux conceptions. Et c'est créer la confusion à une époque où la laïcité de l'Etat est gravement remise en question. L'histoire montre, le présent confirme les échecs sanglants de ces deux fausses réponses à la diversité de la société humaine. .. Qu'on le veuille ou non, le vrai socle de la laïcité se trouve dans le droit, pour tout citoyen, de croire ou de
ne pas croire, sans jugement de valeur entre les croyances ou convictions , et dans la séparation entre ce droit, d(ordre privé, et l'organisation de la société ou de l'Etat, qui relève de la citoyenneté donc de la loi commune. En d'autres termes, la laïcité exige des particularismes qu'ils s'organisent en fonction de la loi commune et non l'inverse.
Ces principes trouvent leur écho dans l'article 9 de la convention européenne des droits de
l'homme que la France a ratifiée.
On a un peu trop tendance à ne retenir que le premier alinéa qui affirme la liberté de "manifester sa religion ou sa conviction.......en public ou en privé.....". et d'oublier le second alinéa qui énumère les restrictions à cette liberté, " ...qui constituent des mesures nécessaires , dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre.....ou à la protection des droits et libertés d'autrui".
La commission parlementaire qui se préoccupe du port de la burqha serait bien avisée de s'y référer.

mardi 20 octobre 2009

privatiser l'école laïque: méthode et détails

J'évoquais récemment et succinctement l'objectif de la droite cléricale de démanteler l'école laïque. En voici l'illustration.
On sait depuis plusieurs années que tel est l'objectif déclaré (rapport et ouvrage d'Olivier Giscard d'Estaing en 1971- programme RPR de 1984 qui s'en inspire- programme de l'UPF en 1993- de l'UMP en 2007) Tout cela est public; il suffit de s'y reporter. Voir aussi " la bataille de la laïcité 1944/2004" -éditions SUDEL.
Le principe en est simple : faire fonctionner les établissements publics comme les établissements privés: l'Etat les finance; les usagers les gèrent. Pratiquement, l'Etat verse un chèque-éducation pour chaque enfant scolarisable; les parents choisissent un établissement- voire le créent- embauchent un directeur chargé de recruter des enseignants qui seront rémunérés par les gestionnaires et liés par un contrat de travail de statut privé.
Depuis 2007, les inspirateurs du projet sont au pouvoir. L'un de ceux-ci, Mr Philippe Nemo l'a détaillé dans un long document où il entrevoit des écoles créées par affinités des parents et soumises aux lois du marché . Des associations créées dans ce but, comme SOS-Education ont pour rôle de conditionner l'opinion en dénigrant l'enseignement public. L'un des chefs d'orchestre était récemment aux commandes au ministère de l'Education Nationale, Mr Darcos( Se reporter au livre "Main basse sur l'école publique" d'Eddy Khaldi et M. Fitoussi)Rien ne vient aujourd'hui montrer que l'objectif serait abandonné.
La stratégie choisie - ils l'ont écrit- c'est " pas de bouleversements mais des modifications apparemment limitées, voire anodines ou surprenantes, qui , additionnées, transformeront en profondeur l'organisation scolaire.
Ces modifications interviennent dans trois directions :
Désengagement de l'Etat
suppression de postes abondante dans le public, moindre dans le privé dont les taux d'encadrement sont pourtant plus faibles. Et la curée continue en 2010
discrédit des écoles maternelles pour préparer l'installation de "jardins d'éveil" privés ( opération en cours)
étranglement financier des associations éducatives périscolaires
suppression des réseaux de soutien scolaire (RASED), suppression de la classe du samedi tout cela pour laisser le champ libre aux officines privées de "soutien" scolaire
transfert de charges aux collectivités locales
Mise en concurrence des établissements
suppression de la carte scolaire
évaluation des élèves.C'est une partie des obligations d'un enseignant. Pourquoi en faire une compétition publique sinon pour cibler les écoles "performantes".
transformation des écoles en "établissements publics d'enseignement public", réseaux gérés comme des entreprises
récente loi Carle qui ouvre la voie au chèque-éducation et menace l'existence de nombre d'écoles rurales
et bien sûr le décret Koutchner supprimant le monopole d'Etat sur la délivrance des diplômes d'enseignement supérieur.. Aujourd'hui le Vatican; demain toute officine pourra délivrer ses propres baccalauréats-maison.?...
Mise au pas des enseignants
service minimum
nouvelle échelle de traitement des directeurs des "établissements publics"
recrutement temporaire par une agence de remplacement (site ANPE) de personnes chargées d'"enseigner" pendant de courtes périodes au tarif du SMIC
surveillance et fichage par appel d'offre à une entreprise privée pour notamment "repérer les leaders d'opinion"
Deux conclusions
L'une, empruntée à un élu local, maire et conseiller général: " Tous les élus républicains doivent avoir conscience de cette politique scolaire fondée sur la concurrence entre les collectivités,entre les élèves, entre les familles,entre les écoles et entre les enseignants."
L'autre est la leçon à tirer du récent débat qui a conduit les députés de droite à voter la loi Carle venant s'ajouter à la panoplie des lois anti-laïques
L'appétit de cette droite cléricale est insatiable. Ils exploitent la moindre imprudence, la moindre faiblesse. Ils l'ont toujours fait; rappelez-vous les conditions du vote de la premiére de ces lois, la loi Barangé.
Il faut leur opposer la rigueur des principes et des valeurs de la République laïque et démocratique. Sans concession aucune.

dimanche 18 octobre 2009

la laïcité n'est pas réductible au seul périmètre scolaire

On a tendance à réduire la question laïque au seul terrain de l'enseignement. La raison est évidente. La conception et l'organisation de l'enseignement sont révélateurs de l'évolution d'une société selon qu'elle tend vers la démocratie ou s'en éloigne.
"La démocratie,c'est l'égalité des droits" disait le conventionnel Royer-Collard en 1792. Hugo, Jaurès ne disaient rien d'autre. L'égalité des droits est garantie par les services publics qui répondent aux besoins essentiels des personnes, éducation, santé, justice, sécurité entre autres. Les attaquer, c'est anéantir peu à peu la charpente démocratique de la société.
L'enseignement a toujours été l'élément précurseur de l'évolution vers le progrès ou la régression.Les dictatures le savent bien
Quelques rappels....
L'article 1 de la déclaration des droits de l'homme déclare que les humains sont libres et égaux? C'est par l'enseignement que Condorcet propose une "éducation aussi égale, aussi universelle , aussi complète que les circonstances le permettent",dans des "établissements indépendants de toute autorité politique", "n'admettant dans l'instruction publique l'enseignement d'aucun culte religieux" . Cette école s'organise à peine que le Premier Consul Bonaparte signe avec le Vatican un concordat qui partage l'enseignement entre l'Eglise catholique et ce qui va devenir l'Empire
Un des premiers actes de la II ème République, en 1848, est de reprendre le projet de Condorcet et organiser un enseignement gratuit et laïque. Deux ans après, un des premiers actes de la Chambre des députés, monarchistes et bonapartistes étant largement majoritaires, est,avec la loi Falloux, de remettre l'enseignement de la jeunesse sous le joug de l'Eglise catholique. Cette tutelle s'exercera jusqu' à la victoire électorale des républicains à partir de 1979. La série de lois des années 1880 organise à nouveau l'enseignement laïque, ouvert à tous les enfants,à égalité de droits. Elles précèdent la grande loi de 1905 qui fonde dans la légalité les principes de la démocratie républicaine. La droite cléricale et l'Eglise catholique n'auront de cesse de l'attaquer. C'est en pleine débâcle, le 12 juillet 1940 que Pétain donnera satisfaction au Cardinal Gerlier en ouvrant la voie à la concurrence scolaire alors qu'en même temps, le régime de l'Etat français va tenter de réduire l'enseignement public. Cette politique visant à réduire la laïcité de l'enseignement de la jeunesse sera poursuivi sans relâche depuis 1944 par les partis de droite,MRP et Gaullisme, conjuguant la réduction des moyens de fonctionnement de l'école laïque et les largesses de l'Etat aux établissements privés, accompagnant cette concurrence inégale de campagnes calomnieuses contre l'école laïque
Depuis peu, le Pouvoir en place prépare la privatisation de l'enseignement public par touches apparemment anodines mais qui convergent toutes vers ce même objectif.
Inégalité devant l'enseignement; inégalité sociale; c'est bien la vie démocratique qui est en jeu. Et comme toujours, c'est par l'enseignement que la brèche est ouverte

Après le colloque Laïcité 2010 du 10 octobre

Vous pouvez entendre les présentations des intervenants lors du colloque du 10 octobre 2009 sur le blog suivant:

http://paul.quiles.over.blog.com

mardi 13 octobre 2009

Club Gauche Avenir


Manifeste du 10 octobre 2009


Le 9 décembre 1905, les représentants du peuple inscrivaient dans la loi les principes indéfectibles de la laïcité, valeur universelle d'unité, de liberté, d'égalité, de concorde et pierre angulaire de la République
Par son article 1er, la loi proclamait la liberté de conscience, le droit de croire ou de ne pas croire, et le libre exercice des cultes. De ce fait, la laïcité n'est pas hostile aux religions, contrairement à une contre-vérité courante.
Par son article 2, elle proclamait l'indépendance réciproque de l'Etat et des cultes. De ce fait, elle s'opposait au cléricalisme, c’est à dire l'intrusion d'autorités religieuses dans la vie politique et les lois de l'Etat. En stipulant que « la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte », elle posait comme un principe l’universalité de son orientation, condition de l’égalité de traitement de tous les citoyens, qu’ils croient en Dieu ou non.
Aujourd'hui, la laïcité est bafouée par les agissements et les intentions déclarées des plus hautes autorités de l'Etat. La République est fragilisée par la progression du communautarisme social, ethnique, religieux, qui divise de plus en plus la société. Elle subit de plus en plus fortement les pressions d'un cléricalisme renaissant, qui s'installe dans l'Union Européenne et en particulier en France, comme en témoigne la récente violation du Code de l’éducation, qui confie la délivrance des diplômes universitaires au seul Enseignement Supérieur Public.
Gauche Avenir dénonce ce recul de plus d'un siècle et souhaite le réveil des consciences, pour que renaisse la République indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Ce 10 octobre 2009, nous appelons à un réengagement de toutes les forces laïques et à leur conjonction dans une structure de coordination, à l’image de ce que représenta le CNAL dans l’enseignement, afin de redonner corps et vigueur à l'idéal laïque.
Nous appelons les partis politiques qui se réclament de cet idéal à s'opposer résolument à toute tentative de modifier la loi du 9 décembre 1905, à inscrire dans leur programme les mesures nécessaires à cette renaissance et à s'engager solennellement à les appliquer, le moment venu, notamment :
Ø réhabiliter dans ses applications l'article 2 de la loi de 1905 et, en conséquence, s'engager à légiférer dans le sens d'un retour à l'autofinancement des établissements privés d’enseignement ;
Ø s'opposer à l'intrusion à tous les niveaux (mondial, européen, national) des pouvoirs religieux dans l'élaboration des lois régissant la vie civile et œuvrer à la création d’une « organisation mondiale de la laïcité », à l’image de l’ «Organisation internationale de la francophonie », appelée à intervenir à l’ONU, dans les instances européennes ;
Ø stopper la désorganisation des services publics et leur mise en concurrence, notamment dans l'éducation, la santé, la recherche scientifique ;
Ø renforcer au contraire les services publics par l’élaboration d’une « charte des services publics », garantissant leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques, religieux, économiques, charte que devrait signer tout postulant à un emploi de la Fonction Publique ;
Ø développer l’enseignement à l’école de la laïcité et notamment de la loi de 1905.

vendredi 18 septembre 2009

la burqa, le voile et la republique

Va-t-on retomber dans la même bévue qu'au sujet du "voile" qu'on avait réduit à une question religieuse?
Si ces personnes (des femmes dit-on?) qui portent la burqa sont a priori de religion musulmane, on ne peut pas dire que cette manière de se vêtir soit un signe d'appartenance religieuse; nombre de femmes musulmanes, en France et ailleurs ne portent pas ce signe distinctif (pas plus qu'un voile)
C'est donc ailleurs qu'il faut chercher la signification de cette manière de se singulariser.
Est-ce en rapport avec la laïcité de la nation?
La laïcité est fondée par la loi sur 2 articles de la loi de 1905. Liberté de conscience et libre exercice d'un culte (art.1). Ces personnes sont libres de croire; leur habillement n'est ni un culte ni un lieu de culte!...Séparation des Eglises et de l'Etat (art.2) Rien à voir avec cette situation. Ou alors, si on considère la rue comme un espace juridiquement public ,il faudrait que le législateur impose un "costume laïque", un uniforme ???
Ce terrain de la laïcité de l'Etat n'est certainement pas le bon.
Cet habillement pose pourtant un sérieux problème vis à vis de la démocratie, principe constitutionnel fondé sur l'égalité en droits de tous les citoyens . Elle est susceptible de poser un problème d'ordre public. Qui se cache derrière ce drap noir qui enveloppe tout le corps et le visage?Tout citoyen peut-il masquer son visage et son corps dès qu'il sort de chez lui et dans quel but, sans que la puissance publique s'interroge?
Sans évoquer la juste condamnation de principe de la dépendance dans laquelle certaines pratiques confinent les femmes et qui est un autre aspect qu'il faudrait prendre à bras le corps,
n'est-il pas plus sûr et suffisant de considérer que l'habillement en question traduit la présence de ce qui s'apparente à une secte et que les sectes sont interdites en France, donc leur manifestation.
Un anthropologue,Dounia Bouzar, l'a excellement démontré dans un article "la burqa, un signe sectaire et non religieux" publié par Le Monde (23/06/09)G.G.

jeudi 17 septembre 2009

laïcité en péril

"Je veux ce que voulaient nos pères, l'Eglise chez elle et l'Etat chez lui",ce cri du coeur de Victor Hugo lors de la discussion du projet de loi qui deviendrait la loi Falloux, annonçait, 55 ans avant, la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat. V. Hugo était catholique et... laïque. Car ce principe constitue l'aboutissement de la démarche laïque amorcée par Condorcet en 1792. Il constitue le fondement de la laïcité en tant que valeur universelle.
Son article I garantit la liberté de conscience : chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Et il garantit la liberté de culte La laïcité n'est donc pas une religion; elle n'est pas davantage anti-religieuse, contrairement aux contrevérités séculaires.
L'article 2 définit la séparation de ce qui relève du fonctionnement de l'Etat et du fonctionnement des Eglises. Il y a indépendance réciproque .
Ces principes n'ont jamais été acceptés par la droite cléricale et la Hiérarchie catholique. Ils ont été bafoués par le régime de Pétain. Le relais a été pris dès la libération par le MRP et le parti gaulliste.Aujourd'hui, les représentants de l'Etat au plus haut niveau reconnaissent et subventionnent les cultes.On installe en France le communautarisme, dont on sait ce qu'il a donné au Liban ou dans les Balkans par exemple.
Le maire de Lyon vient de faire la plus pénible démonstration des manquements au principe de laïcité en présidant une fête religieuse dans son hôtel de ville.. Le comble du paradoxe,c'est un membre d'un parti, l'UMP qui a contribué et contribue à la destruction de la laïcité qui donne une leçon de laïcité à un élu qui aurait dû la défendre et l'appliquer. Jaurès où es-tu? Reviens vite!!!