vendredi 18 septembre 2009

la burqa, le voile et la republique

Va-t-on retomber dans la même bévue qu'au sujet du "voile" qu'on avait réduit à une question religieuse?
Si ces personnes (des femmes dit-on?) qui portent la burqa sont a priori de religion musulmane, on ne peut pas dire que cette manière de se vêtir soit un signe d'appartenance religieuse; nombre de femmes musulmanes, en France et ailleurs ne portent pas ce signe distinctif (pas plus qu'un voile)
C'est donc ailleurs qu'il faut chercher la signification de cette manière de se singulariser.
Est-ce en rapport avec la laïcité de la nation?
La laïcité est fondée par la loi sur 2 articles de la loi de 1905. Liberté de conscience et libre exercice d'un culte (art.1). Ces personnes sont libres de croire; leur habillement n'est ni un culte ni un lieu de culte!...Séparation des Eglises et de l'Etat (art.2) Rien à voir avec cette situation. Ou alors, si on considère la rue comme un espace juridiquement public ,il faudrait que le législateur impose un "costume laïque", un uniforme ???
Ce terrain de la laïcité de l'Etat n'est certainement pas le bon.
Cet habillement pose pourtant un sérieux problème vis à vis de la démocratie, principe constitutionnel fondé sur l'égalité en droits de tous les citoyens . Elle est susceptible de poser un problème d'ordre public. Qui se cache derrière ce drap noir qui enveloppe tout le corps et le visage?Tout citoyen peut-il masquer son visage et son corps dès qu'il sort de chez lui et dans quel but, sans que la puissance publique s'interroge?
Sans évoquer la juste condamnation de principe de la dépendance dans laquelle certaines pratiques confinent les femmes et qui est un autre aspect qu'il faudrait prendre à bras le corps,
n'est-il pas plus sûr et suffisant de considérer que l'habillement en question traduit la présence de ce qui s'apparente à une secte et que les sectes sont interdites en France, donc leur manifestation.
Un anthropologue,Dounia Bouzar, l'a excellement démontré dans un article "la burqa, un signe sectaire et non religieux" publié par Le Monde (23/06/09)G.G.

jeudi 17 septembre 2009

laïcité en péril

"Je veux ce que voulaient nos pères, l'Eglise chez elle et l'Etat chez lui",ce cri du coeur de Victor Hugo lors de la discussion du projet de loi qui deviendrait la loi Falloux, annonçait, 55 ans avant, la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat. V. Hugo était catholique et... laïque. Car ce principe constitue l'aboutissement de la démarche laïque amorcée par Condorcet en 1792. Il constitue le fondement de la laïcité en tant que valeur universelle.
Son article I garantit la liberté de conscience : chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Et il garantit la liberté de culte La laïcité n'est donc pas une religion; elle n'est pas davantage anti-religieuse, contrairement aux contrevérités séculaires.
L'article 2 définit la séparation de ce qui relève du fonctionnement de l'Etat et du fonctionnement des Eglises. Il y a indépendance réciproque .
Ces principes n'ont jamais été acceptés par la droite cléricale et la Hiérarchie catholique. Ils ont été bafoués par le régime de Pétain. Le relais a été pris dès la libération par le MRP et le parti gaulliste.Aujourd'hui, les représentants de l'Etat au plus haut niveau reconnaissent et subventionnent les cultes.On installe en France le communautarisme, dont on sait ce qu'il a donné au Liban ou dans les Balkans par exemple.
Le maire de Lyon vient de faire la plus pénible démonstration des manquements au principe de laïcité en présidant une fête religieuse dans son hôtel de ville.. Le comble du paradoxe,c'est un membre d'un parti, l'UMP qui a contribué et contribue à la destruction de la laïcité qui donne une leçon de laïcité à un élu qui aurait dû la défendre et l'appliquer. Jaurès où es-tu? Reviens vite!!!