mercredi 1 juin 2011

Sur l’enseignement qui se dit libre


 

    Nous avons reçu ce témoignage qui illustre la situation présente de trop d'enseignants des établissements d'enseignement privés sous contrat.

    Le mari de l'une d'entre elles, témoin de ses angoisses, s'insurge contre les "pressions incessantes de la part de leur hiérarchie confessionnelle (directeurs diocésains et chefs d'établissements) du fait de leur liberté de conscience"

"On les pousse à assister à des manifestations religieuses, sous peine de sanctions". Ces autorités réligieuses invoquent évidemment l'incompétence pour obtenir leur démission ou leur soumission.

    Cette personne pose la question de bon sens :" clarifier la position des enseignants de ces ètablissements à caractère propre confessionnel" alors que ces enseignants " sont des agents publics".

    C'est bien le paradoxe de la loi Debré qui prétend concilier le caractère propre de ces établissements et le respect de la liberté de conscience. Les législateurs ont réussi cet exploit de faire dépendre ces enseignants de deux statuts, celui de la Fonction Publique ( leur carrière, leurs salaires sont identiques) et le code du Travail pour leur situation de "travailleurs" d'une entreprise privée...

Ce témoin a raison de s'indigner: "Sachant que c'est l'argent public qui finance l'enseignement confessionnel, doit-on tolérer ce genre d'exagérations qui se multiplient? La gauche aura-t-elle cette fois-ci le courage de ses opinions et de remettre à plat tout ce système malsain?

    Il faut en effet choisir.


 

    

Liberté de conscience et « liberté religieuse


 


 


 

             Le groupe parlementaire de l'UMP soumet, ce 31 mai, à l'Assemblée Nationale une résolution surprenante consacrée au "respect des principes de laïcité et de liberté religieuse".

    Surprenante car, à sa lecture, on comprend qu'il s'agit en fait de rappeler à l'ordre, d'encadrer, les pratiques cultuelles d'une religion qui semble, seule, lui donner quelques démangeaisons, la religion musulmane.

    Surprenante surtout par cette dissociation éclairante entre laïcité et "liberté religieuse" que propose l'intitulé.

    La laïcité est fondée d'abord sur la liberté de conscience dont la définition n'est pas contestée: la liberté de croire ou de ne pas croire.

    La "liberté religieuse", la liberté de croire, est donc un élément de cette grande conquête que fut la liberté de conscience.

    C'est ce qu'affirme l'article 10 de la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789: nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses"Ce "même religieuses" est explicite.

    C'est ce que redit l'article 1er de la loi du 9 décembre 1905, que le texte de l'UMP omet de viser! Par inadvertance? "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit l'exercice des cultes..."

    Ceci explique qu'en France, cette notion de "liberté religieuse" n'a pas de réalité juridique

    L'UMP trahit ici une conception réductrice qui est un gigantesque retour en arrière.

     Le Pape Grégoire XVI, qui admettait la "liberté religieuse"ne déclarait-il pas "impie" la liberté de conscience( comme la liberté de la presse!) dans son encyclique "mirari-vox" (1832).

    On comprend mieux le travail de destruction de la laïcité de l'école de ce parti et de ses appellations antérieures, au bénéfice d'entreprises privées confessionnelles.


 

                    Guy Georges

                    Ancien Secrétaire Général du SNI-Pegc

                    Responsable « laïcité »du Club « Gauche Avenir »