jeudi 22 octobre 2009

laicité à géométrie variable

Je reviens à l'excellent article de Mr Mounia Bouzar cité dans un précédent message (la burqha, le voile, la république) pour en extraire cette phrase-clé: "Lorsque la religion musulmane est en cause, chacun perd son latin et n'applique plus ses critères de raisonnement habituels".
En témoignent deux attitudes radicalement opposées au sujet de l'islam et qui nous intéressent parce qu'elles prétendent toutes deux se référer à la laïcité. L'une, vieille de 20 ans déjà , initiée par J. Baubérot, reprise par M. Stasi dans son rapport, entend faire à la religion islamique une place égale aux autres dans "l'espace public"; ils ont affublé cette déviation de la laïcité d'épithètes , "ouverte", "apaisée" aujourd'hui "positive". L'autre se prévaut de la laïcité pour demander d'éradiquer carrément l'islam de notre société; cette attitude est exprimée de façon outrancière par un journal "riposte laïque" qui cloue au pilori tout ce qui n'est pas sur sa ligne.La laïcité ne se retrouve dans aucune des deux conceptions. Et c'est créer la confusion à une époque où la laïcité de l'Etat est gravement remise en question. L'histoire montre, le présent confirme les échecs sanglants de ces deux fausses réponses à la diversité de la société humaine. .. Qu'on le veuille ou non, le vrai socle de la laïcité se trouve dans le droit, pour tout citoyen, de croire ou de
ne pas croire, sans jugement de valeur entre les croyances ou convictions , et dans la séparation entre ce droit, d(ordre privé, et l'organisation de la société ou de l'Etat, qui relève de la citoyenneté donc de la loi commune. En d'autres termes, la laïcité exige des particularismes qu'ils s'organisent en fonction de la loi commune et non l'inverse.
Ces principes trouvent leur écho dans l'article 9 de la convention européenne des droits de
l'homme que la France a ratifiée.
On a un peu trop tendance à ne retenir que le premier alinéa qui affirme la liberté de "manifester sa religion ou sa conviction.......en public ou en privé.....". et d'oublier le second alinéa qui énumère les restrictions à cette liberté, " ...qui constituent des mesures nécessaires , dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre.....ou à la protection des droits et libertés d'autrui".
La commission parlementaire qui se préoccupe du port de la burqha serait bien avisée de s'y référer.

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