dimanche 4 avril 2010

Coucou Monsieur Thiers

Connaissiez-vous l'association "Pour le port de la Tenue Scolaire Unique"? Elle milite pour un uniforme scolaire...Soit; plus éclairant, elle dit avoir des relations avec "l'association amie" SOS Education . Celle-là, on connaît. Parrainée par MM. Darcos et consorts,depuis de nombreuses années, elle dénigre l'école laïque, l'accuse de tous les mots de la société pour la démanteler plus aisément, et confier à l'initiative privée l'organisation de l'enseignement de la jeunesse.Récemment, elle a adressé un "référendum national" à des citoyens( Sur quels critères ? Avec quel fichier?). Les destinataires du questionnaire devaient dire s'ils souhaitaient le retour d'un examen d'entrée en 6ème, s'ils étaient favorables à la suppression de la méthode globale de lecture( affirmation récurrente sans fondement,je ne connais pas d'instituteurs qui aient utilisé cette prétendue méthode! mais qu'importe!!), sils souhaitaientque des collégiens quittent le collège pour commencer une formation professionnelle, tout cela épicé de l'habituelle diatribe contre le "pouvoir des patrons des syndicats d'enseignants qui bloquent les réformes nécessaires...
Voilà donc les raisons de la "faillite de l'Education Nationale (qui) est une tragédie"!
Revoici les thèses les plus réactionnaires, véhiculées par des mouvements comme le club de l'Horloge, qui n'ont jamais accepté le programme du Conseil National de la Résistance, la démocratisation de l'enseignement, c'est à dire l'accès de tous les enfants au savoir. Rien d'étonnant qu'ils aient empêché depuis 1944 toute réforme allant dans ce sens. Quoi d'étonnant dans la contradiction qui perdure entre des textes législatifs qui ont créé les conditions de cette démocratisation et leur impossible application parce que le blocage conservateur est le plus fort? C'est là la tragédie vieille de 60 ans' qui entretient chez ces gens l'espoir d'un enseignement privé, élitiste, qui convienne à leur "rang".
En sommes ,nous voici revenus au temps de Monsieur Thiers pour qui l'école était "un luxe", "l'instruction un commencement d'aisance et l'aisance n'est pas réservée à tous"