samedi 14 août 2010

Sarkozy et la République

N'est-il pas à la fois sommaire et excessif de voir dans le locataire actuel de l'Elysée un "voyou" selon l'hebdomadaire "Marianne", un homme ambitieux qui aurait créé un nouveau mouvement, le sarkozysme?
N'est-il pas plutôt le "tambour-major" ,claironnant des idées et objectifs dont on suit aisément le cheminement depuis Maurras à Le Pen en passant par l'épisode du régime de Vichy
Ne s'agit-il pas, en fait, de reprendre avec un glacial entêtement ce rève de l'extrème droite, éliminer cette République qui , par la Constitution de 1946, confirmée en 1959,voulait effacer quatre années d'un Etat dont l'immense satisfaction, exprimée dès juillet 1940 par la voix du général Weygand, était d'avoir "supprimé enfin la république"?

L'article 1er du Préambule de la Constitution est ainsi rédigé:
"La France est une République indivisible,laïque, démocratique et sociale.Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race, de religion. Elle respecte toutes les croyances"
A l'évidence, par l'enchaînement de ces trois phrases, l'égalité est la condition nécssaire de la laÏcité, de la démocratie et de la justice sociale.

C'est bien à ce principe d'égalité que s'attaquent, avec cynisme, M. Sarkozy et ses affidés
Ce n'est pas un hasard si le premier objectif a été l'école laïque, symbole et réalité de la première égalité, celle devant l'instruction.Systématiquement, dans l'histoire, ce terrain a été précurseur de bouleversements politiques et sociaux. Le démantèlement des services publics s'explique ainsi.
Les projets exposés à Grenoble sont de même inspiration

M. Sarkozy ne l'a pas caché; ^pour lui, "l'égalité est contraire à la liberté"...C'était à St Quentin, fin mars 2009..Il entend donc construire sans entrave ce monde partagé entre ceux qui commandent ( par l'argent, par le copinage, par les mises au pas, par la crainte..) et ceux qui doivent obéir ( les "mauvais esprits", les "pas comme les autres", les "casse-toi"..) en un mot les perdants
Il faut donc supprimer cette entrave qu'est l'égalité
Ce n'est pas une idéologie nouvelle. Elle est vieille comme le monde. Elle a fait et fait toujours- hélas-ses preuves
Il y a exactement un siècle, Jean Jaurès le clamait à la tribune de l'Assemblée :"démocratie et laïcité sont inséparables"
C'était le rappel d'une victoire difficilement acquise. Aujourd'hui, ce sont ces principes, malmenés, qu'il faut défendre
La manifestation du 4 septembre, initiée par la Ligue des Droits de l'Homme, la pétition lancée par Olivier Duhamel, la plantation de "l'arbre de la laïcité" le 11 décembre, proposée par le club Gauche Avenir, posent pertinemment cet enjeu
Il est urgent que les partis qui se réclament des idéaux démocratiques proposent aussi ce choix fondamental à l'opinion

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